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Je n'ai pas encore eu l'occasion d'essayer le 15mm Super-Elmar R dans les conditions pour lesquelles j'en avais besoin : travaux d'analyse urbaine.
Mais je l'emmène partout avec moi, et sa première destination a été un petit chantier d'installation d'un escalier neuf dans une maison en cours de réhabilitation.

L'angle est si large que dès qu'une vue est plongeante, il est presque impossible de ne pas être sur la photo !

superbe ! une super optique et un rendu basse lumière et géométrie qui décoiffent.
Jacques
Ps : Laurent je vais copier et faire qq vues au 19 C**** M dans mes escaliers pour voir les avancées optiques entre 1960 et 2000

La géométrie des grands-angles n'a jamais été le fort de Canon. Mais en formule symétrique pour M, c'est plus facile à réaliser. Ce serait en effet amusant de voir ce que ça donne.
Il faut voir qu'on comparerait avec un 15mm retrofocus pour reflex, ce qui est bien plus difficile à réaliser, et que Leica a aussi au catalogue un beau 19mm, dont la formule optique est plus récente que celle de ce 15 Super-Elmar, (qui date de 1980).
Les allemands restent imbattables (ou en tous cas "im-battus") sur ce terrain. Le Super-Elmar est une formule optique Zeiss, l'actuel Super-Elmarit, une Schneider. Leica a réussi tout seul superbement son 19, qui n'a pas d'équivalent.

J'ai également fait au 15mm des photos à Cordes ce week-end, à la nuit tombante. Pour l'une d'entre elles, j'ai pensé à la belle photo d'Enrok, et à ce fil.
Images bientôt !

Et de plus une très belle pièce, visible sur ce fil…

Je précise qu'autrefois, Canon a eu l'intérêt de faire du Super Grand-angle utilisable sur M, à des prix abordables. C'est ce que fait Cosina-Voigtlander aujourd'hui avec ses 15 et 12 à vis adaptables sur M, et qui ne sont pas mal du tout !
Alors qu'on ne trouvait autrefois que le Zeiss Hologon en Europe, à des tarifs superlatifs…

même si sur la dernière, on voit des déformations nettes, dés que tu quittes l'axe du site, le résultat pour un 15mm m'impressionne ! C'est le problème avec leica, on voudrait tous les objectifs, et le jours où on les aurait, il faudrait recommencer avec les nouvelles versions, car économiser prend du temps !

Ces déformations sont celles de la perspective, qui est une projection. Tracée par un dessinateur suivant les règles, avec le même point de vue, la perspective serait à peu de choses près la même. C'est là que l'on voit l'optique d'exception.
En revanche, de près, les lignes droites sont un peu déformées en barillet (voir la photo 2).
Cela ne se voit que sur certaines photos dans une situation critique.
D'après les docs, ce Super-Elmar a une distorsion de 4%. Elle a été amenée à 2% seulement sur le Super-Elmarit qui lui succède depuis peu.
Le Super-Elmar est une optique Zeiss, produite aussi par Zeiss sous le nom de Distagon.
……
Le nouveau Super-Elmarit est une optique Schneider, vieux compagnon de route de Leica, calculée spécifiquement pour le Leica. (Un membre du forum en possède un, il nous dira peut-être ce qu'il en pense).

Schneider, qui est un grand spécialiste de ce type d'optiques extrêmes, a déjà produit pour Leica les Super-Angulon 21 M et R, et les optiques à décentrement PA-Curtagon 35 R, et PC-Super-Angulon 28 R.
Voir notamment sur summilux.net des photos tests avec le Super-Angulon R, des photos d'architecture intérieure avec le PA-Curtagon 35 R (Villa Savoye de Le Corbusier), et, plus loin dans le même fil, des photos de Lison, d'architectures dans les rues de Bruxelles, au PC-Super-Angulon 28mm.

le plus curieux avec ce type de grand angle, c'est la modification de l'échelle, l'escalier devient spacieux, les fenêtres paraissent grandes (alors que leur taille est petite voir la photo ou on voit les chaussures de Coignet (nickel, bien cirées! ). C'est vraiment spectaculaire! avec relativement pas d'aberration dans les perspectives...çà donne envie de se servir d'un R....

Pour Coignet.
Il y a une "vacherie" dans la 2 : le tuyau de décharge, à droite, est courbe !
Par contre le chambranle, à gauche, souffre d'une étrange distorsion qui ne serait qu'optique ?
Bon amusement avec "la bête".
Pour Enrok.
La "modification d'échelle" n'est due qu'au fait qu'il est malaisé ici (sauf pour les très très myopes) de regarder l'image (la perspective) d'une distance "équivalente" à la focale, qui restituerait "l'impression spatiale" de la réalité.
Toutes les "déformations" reprochées aux focales extrêmes viennent de ce que l'on regarde l'image à une distance trop différente de ce que serait l'équivalence avec la focale, compte tenu du grandissement.
C'est ce qui a valu, jadis, aux focales de 45 et 50 mm d'être considérées comme "normales".

Ces deux courbes, distorsions, sont optiques : il y a de la distorsion en barillet.
Apparemment, d'après mes premiers essais, beaucoup plus prononcée sur des plans rapprochés, ce qui est là le cas : ce chambranle, et ce "tuyau de décharge" (qui n'est qu'une baguette d'angle en 3/4 de rond), sont à quelques 80 cm de l'objectif, peut-être moins.

Tuyau ou moulure (baguette d'angle), j'avais un doute
Mais le barillet serait plutôt un patatoïde

Au passage et puisque Coignet parle de moi, je suis parfaitement satisfait du 15/2.8 ASPH. Par rapport au 15/3.5 que j'avais avant et qui fait désormais le bonheur de Coignet, il est plus compact et léger et c'était mon 1er critère.
Comme je m'en sers en équivalent 21mm sur le DMR et donc d'usage plus fréquent qu'un vrai 15, cela soulage le sac et l'épaule.

Coté qualité, j'avais fait une comparaison rapide que je n'ai pas gardé. Le 2.8 était meilleur que le 3.5 mais celui-ci ne déméritait pas. En fait, la différence n'était pas évidente sur un tirage A4. Mais c'était au DMR. Avec du film, je ne sais pas, et je n'ai pas mesuré la distorsion non plus.

Voici une photo prise au 15mm/2.8, 1/25 à f/4 et DMR à 400 Iso.



Et le crop du centre, accentué normalement.



Bref, c'est plus que satisfaisant à mon goût. Heureusement, vu le prix catalogue délirant (j'ai profité d'un déstockage aux US quand le dollar était à 1.30 qui me l'a ramené du stratosphérique au simplement excessif)

Merci à Pascal Méheut.
C'est impressionnant.
Pour répondre à une question posée par Dido sur ce fil, à Cordes, avec un Super-Elmar 15mm, voici une image faite dans de meilleures conditions de lumière, le matin, au sud, avec le diaphragme à 11.
C'est une maison des années 1950, pour laquelle j'ai dessiné une petite extension (en chantier à droite sur la photo), dans le style…
L'effet de premier plan est renforcé par le fait que le terrain est en pente : votre serviteur est installé plus bas que la maison, et la prise de vue est en légère contre-plongée.

Vue générale au 15mm Super-Elmar :


et détails du scanner à 4000 dpi, vues à 100% :
(pour en juger mieux, il faudrait que je fasse des photos avec un film très fin, de type Ilford PanF).





Et une réduction, qui donne une vision plus proche de la réalité (grain du film absorbé) :


Boîtier R4 + Super-Elmar 3,5/15, f/11, Kodak 200-UC.

...

Sur ces agrandissements au 15 mm (les deux versions), je suis très impressionné par la manière dont les aberrations chromatiques sont remarquablement contenues...

Oui, les 2 15mm en ont très peu et c'est à peine visible en argentique. Même en numérique, on a qques franges parfois sur les zones de fort contraste mais c'est invisible sur un agrandissement de taille normale et ca se corrige très facilement si nécessaire.

Leica vend ses optiques la peau des fesses mais quand on voit ce qu'un 15mm de 25 ans peut faire, on comprend pourquoi.